un pas

Vous connaissez ce fait tragique qui s'est déroulé mardi soir à Bonifacio : il est 20h, cette maman remonte de la plage en empruntant un long escalier qui sépare la route du rivage, son bébé dans les bras et son mari à ses côtés. Plus haut, des jeunes déconnent en lançant de grosses pierres vers la mer.

Par le biais d'un ricochet sur la roche, un caillou est venu s'écraser sur le crâne de l'enfant. Résultat sans appel et irrévocable.

Un pas. Il s'en est fallu d'un pas d'écart.

La maman a-t-elle trébuché d'un pas dans son ascension ? A-t-elle activée son rythme sur quelques pas ? Aurait-elle dû s'attarder un peu plus sur ce paysage avant d'aborder la remontée ? Reprendre son souffle ou accélérer la cadence sur 5 secondes ? Sur seulement 2 PUTAINS DE SECONDES !!
Peut-être dans les cieux certains ont décidé cette rencontre fatale ,comme dans les films ils y ont assisté en décomptant : 3.2.1 - Impact.

La probabilité de l'enchaînement de ces éléments m'apparaît hallucinante par la minutie de sa chronologie, un demi pas et on s'en sortait avec une grosse frayeur. Allez, un bras cassé et 2 côtes amochées.

Un demi pas même, 20 centimètres...

On aura beau en vouloir à mort à ces 2 jeunes parce-qu'il y a toujours un coupable, la notion de destin -bien irréelle face à l'intensité de cette douleur terre à terre- prend ici tout son sens.

Bien que combatif dans la vie, je crois en ce fatalisme contre lequel on ne peut rien. Je suis de ceux qui ne surprotège pas mes enfants puisqu'on ne peut rien contre cette force qui décide pour nous des obstacles qu'elle va nous mettre sur le chemin. Je ne change non plus mon rythme en scooter, persuadé que celui qui va me couper la route un jour et provoquer ma chute, j'aurais pu l'éviter si j'avais roulé moins vite car dans cette notion de destin, en gardant mon allure rapide, celui qui a grillé le stop il est déjà dans mon rétro...

Pour un pas.
Impact.
Un pacte ?

8 août 2008