foire au vin

Septembre, c'est la foire aux vins dans les hypermarchés !

Il va sans dire que les industriels de la grand distrib' (ils se sont tous mis d'accord) ont su percevoir le fin palais qui émanait de votre personne en proposant les meilleurs crus de France.
Evidemment, il va de raison que la tranche visée, le quadragénaire -en passe de l'être, petite ou affirmée-, dont les revenus dépassent les 25 K€ annuels (je vous vois sortir vos calculettes), doit connaître et apprécier la saveur de ce noble breuvage.
Enfin, surtout savoir pérorer sur le sujet en soirée sinon à quoi bon...

Mais peut-être prenez-vous le train en marche ou ne savez simplement pas reconnaître ces oenologues avertis (ils débordent tellement de subtilité) alors à l'instar des expressions télévisuelles du type "il explose en bouche", "tu as revisité le plat" ou "tu t'es réapproprié la chanson", voici un petit lexique pour repérer ce joli monde de connaisseurs prônant Epicure à foison, omettant que ses préceptes ne sont pas axés sur la bouffe, les nanas et la vinasse mais sur un perception plus subtile du savoir vivre...


- il laisse un mauvais goût dans la bouche : on dit "il est acerbe / acre / ça a du mal se passer au cours de la centrifugation"
- il descend tout seul : on dit "il est chaleureux / épanoui / aimable / fruité"
- vous ne sentez rien : on dit "il est austère"
Une fois envoyé, vous pouvez pousser un peu plus en osant "il a du bouquet / il a du nez / il est pénétrant". N'oubliez pas de placer le "il est un peu jeune ce vin" et "il est épanoui", les adjectifs "souple" "nerveux" et "onctueux" marchent bien aussi. De temps en temps, pensez à lâcher un "il est court (ou long) en bouche" voire "oh! quelle robe chatoyante!" et plus risqué : "il manque d'acide tartrique".
Termes relevés et traduits à partir d'un article du journal apiazzetta.com


Allez, lors d'un prochain billet dans la même lignée, on causera golf, nouvelle Audi et cigares bagués, la liste du kit est garnie...


«Le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse. (…) nous n'entendons pas par là les plaisirs des débauchés ni ceux qui se rattachent à la jouissance matérielle, (…) le plaisir que nous avons en vue est caractérisé par l'absence de souffrances corporelles et de troubles de l'âme..» [Epicure -342/-270 avant JC]



Jo - piquette
27 septembre 2011