lecture...

Pas facile de choisir un livre.
Qu'on soit lecteur patenté ou amateur du roman de l'été, comment choisir l'histoire qui procurera l'évasion recherchée ? Celle qui nous transportera et modifiera immanquablement notre manière de penser ?
Alors évidemment, il y a ceux qui ont fait leur profession de donner leur avis et qui le livrent aléatoirement et sous grasse rémunération à la « grande presse », mais difficile d'accorder notre confiance à ces gens qui n'ont eux-mêmes jamais été confronté à la critique littéraire...

J'aime bien le bouche à oreille sans prétention du style « j'ai adoré ce livre », « je pense que ce livre vous plairait », « tiens, j't'ai ach'té ça » (plus rare) bien que j'aie tendance à privilégier la flânerie chez le libraire, mais arrêtons de nous faire pigeonner par ces têtes de gondoles connement placées sur notre chemin dans les grands magasins !! Pourquoi donc ne pas prendre le temps de choisir un livre comme on le ferait pour un DVD, pour l'achat d'une bonne bouteille ou la sélection d'un resto ? Le dernier bouquin que j'ai lu, on me l'a prêté car je n'avais pas rechargé à temps (ou été trop goinfre avec le précédent), il s'appelle « D'autres vies que la mienne ».
Pour les raisons de marketing et attirer l'œil du chaland, le bandeau qui entoure ce genre d'ouvrage résume en langage parlé ce que le titre longuement recherché pour des raisons évidentes de subtilité ne pourrait présenter. Généralement, il s'agit d'une phrase choc à la Ici Paris : « j'ai couché avec ma mère », « le curé est un dealer » ou plus soft « dans ma vie avec Keith Richards », mais le plus souvent, on affiche avec fierté les prix remportés.
Alors là, on a de tout (et surtout de pas grand-chose) ; et sur celui précité c'est :
- prix des lecteurs de l'Express
- grand prix Marie-Claire du roman d'émotion
- prix Crésus. ( Fédération Française des chambres régionales de surendettement social ».

Waouh, quelle distinction ! En fait, il s'agit simplement d'un réalisateur de films connu qui sort de sa grande -ils sont beaucoup à l'intérieur- bulle pour nous raconter les malheurs qui sont arrivés à d'autres, et qu'il a entraperçu à un tournant de sa vie. L'égo de ces stars est à ce point dimensionné qu'à un moment il faut qu'il racontent leur vie, qu'on oublie les conditions de la notre pour s'épancher un peu sur la leur ; à nos frais bien sûr. Aucune leçon de vie n'est à tirer de ces vomis autobiographiques, « ça » ne sert à rien d'autre qu'à leur donner la sensation d'obtenir une légitimité auprès du peuple avant de s'empresser de rejoindre la prochaine soirée pipeule où leurs pairs les congratuleront pour leur « œuvre ».

Jo – intifada connerie
24 août 2009