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Aujourd'hui j'ai 40 ans.

Ce fameux cap dont on me parle depuis quelques temps déja, qui, à force de l'entendre va finir par me convaincre qu'il puisse effectivement s'agir d'un cap...
C'est aujourd'hui le premier flashback, c'est ça ? Alors let's go pour une introspection (à demi) ouverte, livrée à brûle-pourpoint com dab (parce-que si j'me relis trop, je ne l'enverrai jamais !)

Tout commença en Mai 1968, jour de départ des fameux évènements : le 3. Pendant que Paris commençait la révolte, une femme donnait naissance à un (beau!) garçon dans une clinique bastiaise. Elle vivait à Bourges et avait choisi d'être près de sa famille pour donner la vie, mon père lui, ne m'a découvert que le 15 juin à Orly puisque les moyens transports étaient en grève.

RAS pour les années suivantes jusqu'à l'âge de 8 ans, où par le fait de la mauvaise interprétation d'une phrase, j'ai cru que m'a mère était morte. Un choc psychologique tellement fort qu'il en a modifié ma vie : àpartir de cet instant, j'ai bégayé.
Bègue, c'est le truc qui vous fait marrer dans certaines blagues, dans des films ou même dans des dessins animés (si si, je l'ai vu l'autre matin). Pour moi c'est celui qui induit la peur de s'exprimer, la peur de l'interro au tableau, la peur de répondre et une parole que l'on ne prend jamais. Cette différence fait qu'au moment de l'adolescence où chacun se construit une assurance, moi je m'effritais. Ainsi j'ai appris la solitude, les pensées, la lecture, la musique, à attendre peu des autres et à frapper fort quand on me fait mal.

Vers l'âge de 19 ans, le mal s'est estompé, comme ça, sans raison valable puisque des années d'orthophonie n'avait jamais rien amélioré. Pas du jour au lendemain bien-sûr, mais peut-être l'aboutissement d'uneconstruction qui s'ouvrait vers une émancipation. Bon c'est sûr, je fais toujours gaffe quand je m'exprime mais à présent je me considère comme guéri.

Le résultat, c'est que cette cassure m'a rendu plus fort et j'en viens même à penser qu'elle m'a été bénéfique - expression que j'emploie tout de même au conditionnel car employée généreusement par ceux quin'ont pas réellement souffert - pour apprécier avec des sentiments profonds ce que je rencontre au fil de ma vie, et continuer sans désir de revanche mais avec optimisme.

Finalement, peut-être suis-je vieux plus tôt mais je fais comme vous, j'avance avec mes erreurs et mes regrets, avec mes peurs et mes rêves, en phase avec mon âge et convaincu qu'il faille toujours oser.

Oser :
- dire oui,
- dire non,
- dire "tu m'emmerdes",
- "je t'aime",
- y aller,
- le faire.

Voilà c'est tout ! Bon ben, à dans 10 ans sur ce sujet et à bientôt pour un autre commentaire sur l'actualité ;-)

Jo - auto-thérapeute